15 janvier 2018
Dans un premier temps, la monnaie locale parisienne devrait concerner cinq arrondissements de l’est parisien (Xe, XIe, XIIe, XIXe et XXe) à partir d’avril. Et ce sera la pêche, lancée à Montreuil il y a trois ans, qui servira pour les transactions.
Régler sa baguette ou son kilo de pommes avec son deuxième porte-monnaie, rempli de devises locales parisiennes. Non, ce n’est pas de la science-fiction. Ce pourrait même être pour très bientôt. Comme une quarantaine d’autres villes et régions de France, la capitale devrait avoir sa propre monnaie locale complémentaire citoyenne en 2018. « On prévoit un lancement les 7 et 8 avril, d’abord dans les cinq arrondissements de l’est parisien (Xe, XIe, XIIe, XIXe et XXe) » annonce Lucas Rochette-Berlon, coprésident de l’association Une monnaie pour Paris (MoPPa), fondée il y a deux ans. Selon toute vraisemblance, au moins pendant les premiers mois, les transactions se feront avec des… pêches.
Créée en 2014 à Montreuil (Seine-Saint-Denis), la pêche reste l’unique monnaie locale francilienne à ce jour. Elle rassemble 800 adhérents particuliers qui ont déjà converti 180 000 € en billets de pêches pour les dépenser dans 80 commerces et entreprises locaux. « On met la pêche à disposition car c’est intéressant de travailler ensemble, reconnaît Brigitte Abel, coprésidente de La Pêche. Créer une monnaie, ce n’est pas une petite affaire : la nôtre est déjà imprimée, elle a la confiance des commerçants, cela va faire économiser beaucoup de temps aux porteurs de projet parisiens. Ce qui ne les empêchera pas d’avoir leur autonomie ».
Lucas Rochette-Berlon, qui a déjà recensé une trentaine de commerçants et entreprises parisiens « dans les starting-blocks », confirme : « Ce sera la pêche pendant un ou deux ans et après on choisira un nouveau nom comme la Seine. L’idée serait en fait de créer une fédération de monnaies locales à Paris et dans la petite couronne ». L’association s’apprête notamment à lancer un appel à financement participatif sur le site Kiss Kiss Bank Bank. « On aura besoin de 135 000 € pour le lancement d’une monnaie papier et 450 000 € si elle est aussi électronique » souligne le responsable associatif.
La participation de la Ville de Paris reste pour l’heure en suspens. Après examen d’une étude réalisée l’an dernier par ses services, la mairie décidera avant l’été (avec un vote en Conseil de Paris) si elle est de l’aventure. « C’est un beau projet mais aucune décision n’est prise, tempère l’adjointe (EELV) à l’économie solidaire et sociale Antoinette Guhl. Il faut déterminer si cette monnaie est électronique ou papier et si elle peut être acceptée en paiement de services municipaux. Nous rencontrerons les associations début février ».
http://www.leparisien.fr/paris-75/une-monnaie-locale-a-paris-c-est-pour-bientot-